Afrique centrale : la COBAC attendue sur de nouveaux défis prudentiels

La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), organe de supervision du secteur bancaire dans la zone CEMAC, devrait organiser sa conférence annuelle à la fin de l’année 2025. Même si aucune date officielle n’a encore été confirmée, Libreville, siège institutionnel de la BEAC et de la COBAC, apparaît comme le lieu naturel pour accueillir ce rendez-vous stratégique.
Une instance clé pour la stabilité bancaire
Créée en 1990, la COBAC a pour mission de surveiller les établissements de crédit opérant dans les six pays de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Centrafrique et Guinée équatoriale). Elle encadre la régulation prudentielle, lutte contre le blanchiment d’argent, veille à la conformité des banques et protège les déposants. Sa conférence annuelle constitue un espace de dialogue privilégié pour définir les priorités régionales et renforcer la transparence du système financier.
Des enjeux pressants pour 2025
Si la conférence est confirmée en novembre 2025, les débats devraient se concentrer sur la solidité financière des banques et la nécessité de renforcer leurs fonds propres. La conformité aux normes internationales, la montée des risques liés à la cybersécurité et la régulation face à l’essor des fintechs figureront également parmi les grandes préoccupations. L’objectif sera de consolider un système bancaire déjà sous tension, marqué par des marges de rentabilité plus étroites et un environnement macroéconomique incertain.
Libreville, hub naturel des régulateurs
En accueillant cet événement, Libreville conforterait son rôle de capitale institutionnelle de la CEMAC. La ville est non seulement le siège de la BEAC et de la COBAC, mais aussi un centre symbolique pour les décisions régionales touchant à la stabilité monétaire et à la solidité bancaire.
Une projection, mais des attentes fortes
Même en l’absence d’annonce officielle, les acteurs financiers de la région attendent de la COBAC qu’elle clarifie sa feuille de route. Entre la pression sur les marges bancaires, l’augmentation des risques souverains et la nécessité d’accélérer la digitalisation, l’enjeu sera de trouver un équilibre entre surveillance renforcée et soutien au financement de l’économie réelle. Les décisions prises d’ici fin 2025 auront une portée déterminante pour la stabilité du secteur bancaire en Afrique centrale.
Patrick Tchounjo



