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Renforcement de la coopération entre la BDEAC et la BAD : Dieudonné Evou Mekou à la manœuvre pour une nouvelle ère de synergie financière en Afrique centrale

La coopération entre institutions financières africaines franchit un nouveau cap. Le président de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), Dieudonné Evou Mekou, a effectué le mardi 2 septembre 2025 une visite de courtoisie au siège de la Banque Africaine de Développement (BAD) à Abidjan. Cette rencontre, hautement symbolique, traduit la volonté des deux institutions de renforcer leur partenariat stratégique et de mieux coordonner leurs interventions en faveur du développement durable du continent.

Pour la BDEAC, cette démarche s’inscrit dans une dynamique d’ouverture et de coopération institutionnelle, alors que l’institution met en œuvre son plan stratégique “Azobé 2023-2027”, axé sur la diversification économique, la transition énergétique et le soutien accru au secteur privé. De son côté, la BAD poursuit sa mission de catalyseur du financement des infrastructures et de la transformation économique de l’Afrique.

Les échanges entre les deux présidents ont porté sur la synergie des interventions régionales, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, du financement climatique et du développement industriel. L’objectif est de consolider une approche coordonnée du financement, d’éviter la duplication des efforts et de maximiser l’impact des ressources mobilisées.

Ce rapprochement intervient à un moment crucial pour l’Afrique centrale, confrontée à la nécessité de diversifier ses économies et d’accélérer son intégration régionale. Longtemps perçue comme dépendante des financements extérieurs, la sous-région cherche désormais à construire une architecture financière endogène, fondée sur la complémentarité entre institutions africaines.

La rencontre d’Abidjan illustre cette évolution. En consolidant leurs relations, la BDEAC et la BAD entendent renforcer le financement de projets structurants transfrontaliers : corridors économiques, infrastructures énergétiques, zones industrielles intégrées ou projets verts à fort impact social. Cette coopération vise également à mieux aligner les stratégies des deux institutions sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Derrière les échanges institutionnels, se joue un véritable enjeu de positionnement stratégique. Dans un contexte où la concurrence entre bailleurs s’intensifie, la BDEAC affirme son ambition d’être la voix financière de la CEMAC, tandis que la BAD consolide son rôle de banque de développement continentale. Ensemble, elles peuvent incarner une nouvelle génération de partenariats africains capables de financer la croissance à long terme.

Pour le président Dieudonné Evou Mekou, cette visite à la BAD n’est pas qu’un geste diplomatique. Elle illustre sa vision d’une BDEAC plus ouverte, plus intégrée dans l’écosystème financier africain et tournée vers la performance. À Abidjan, le message était clair : la complémentarité entre la BDEAC et la BAD est un levier stratégique pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique centrale.

En plaçant la collaboration interinstitutionnelle au cœur de son action, la BDEAC s’affirme désormais comme un acteur pivot d’une Afrique qui investit dans sa propre résilience et dans son avenir.

Patrick Tchounjo

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