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Congo : la BEAC obtient un terrain de 3 hectares à Dolisie pour construire sa quatrième agence et renforcer sa présence régionale

La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) poursuit l’expansion stratégique de son patrimoine immobilier. Le gouvernement de la République du Congo vient d’attribuer à la Banque centrale un terrain de trois hectares dans la ville de Dolisie, chef-lieu du département du Niari, pour y ériger sa quatrième agence nationale. Ce projet s’inscrit dans le programme d’extension et de modernisation 2025-2030 de la BEAC, destiné à renforcer sa proximité opérationnelle avec les acteurs économiques de la sous-région CEMAC.

Cette décision marque une étape importante dans la politique d’ancrage territorial de la Banque centrale, qui vise à améliorer la couverture géographique de ses services et à fluidifier la gestion monétaire dans l’ensemble du Congo. Après Brazzaville, Pointe-Noire et Ouesso, Dolisie devient la quatrième ville congolaise à accueillir une implantation de la BEAC, symbole de confiance dans son potentiel économique et stratégique.

Un projet à portée économique et institutionnelle

L’installation d’une agence de la BEAC à Dolisie n’est pas un simple investissement immobilier. C’est une décision stratégique qui traduit la volonté de rapprocher les instruments de régulation monétaire des territoires dynamiques du pays. Dolisie, située sur l’axe ferroviaire reliant Pointe-Noire à Brazzaville et au Gabon, joue un rôle croissant dans le commerce intérieur et les flux transfrontaliers.

L’ouverture de cette agence permettra d’améliorer la circulation fiduciaire dans la partie sud-ouest du pays, de renforcer le suivi des flux financiers et de faciliter la collecte des statistiques monétaires locales. Pour les opérateurs économiques, elle représente une meilleure accessibilité aux opérations de change, aux contrôles monétaires et aux mécanismes de refinancement.

À travers ce projet, la BEAC répond aussi à un enjeu de proximité institutionnelle. La présence physique de la Banque centrale dans des zones économiques émergentes facilite le dialogue avec les banques commerciales, les trésors publics locaux et les opérateurs du secteur privé. Elle constitue également un levier d’éducation financière et de diffusion des normes de gouvernance monétaire.

Une vision alignée sur la stratégie régionale de la BEAC

La construction de cette agence s’inscrit dans la logique de la stratégie immobilière régionale 2025-2030 de la BEAC, qui vise à moderniser et à harmoniser ses infrastructures dans les six États membres de la CEMAC. Cette stratégie comprend la réhabilitation des agences anciennes, la création de nouvelles antennes régionales et la mise en place d’immeubles écoresponsables répondant aux standards internationaux.

Le projet de Dolisie s’ajoute à d’autres chantiers similaires annoncés en Centrafrique, au Cameroun et au Tchad. Cette politique immobilière ambitieuse traduit la volonté de la Banque de réaffirmer sa souveraineté institutionnelle dans un contexte marqué par la montée des risques financiers, la digitalisation des paiements et la nécessité d’un contrôle accru des flux monétaires.

Selon des sources proches du dossier, le site attribué à la BEAC bénéficie d’une position géographique stratégique, à proximité du corridor ferroviaire Congo-Océan et des principaux axes commerciaux reliant le Congo au Gabon et à l’Angola. Ce positionnement facilitera la logistique, la sécurité et la connectivité de l’agence.

Un signal fort de confiance entre la BEAC et le gouvernement congolais

L’attribution de ce terrain par l’État congolais illustre une coopération institutionnelle renforcée entre le gouvernement et la Banque centrale. En cédant gratuitement une parcelle de trois hectares, les autorités congolaises témoignent de leur soutien à la politique d’expansion de la BEAC et de leur volonté d’enraciner davantage les institutions financières régionales sur le territoire national.

Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement du système financier congolais. La présence accrue de la BEAC dans le pays permettra de consolider la régulation bancaire, d’appuyer les politiques publiques de financement de l’économie et d’assurer une meilleure supervision du marché monétaire. Elle contribue également à la stabilité macroéconomique du pays, en offrant des capacités opérationnelles accrues pour la gestion de la monnaie et des réserves.

Pour le Congo, cette nouvelle agence représente aussi un levier d’emploi et d’investissement local. Les travaux de construction, confiés à des entreprises locales et régionales, devraient mobiliser plusieurs centaines d’emplois directs et indirects.

Un symbole de modernisation et de stabilité

Au-delà de l’aspect architectural, cette nouvelle implantation traduit la modernisation du visage institutionnel de la BEAC. La Banque entend faire de ses agences régionales des pôles modernes de services, équipés de technologies de sécurité de pointe, d’espaces digitaux et de dispositifs écologiques visant à réduire l’empreinte énergétique.

La future agence de Dolisie sera ainsi conçue selon les standards environnementaux actuels, avec des installations solaires, une gestion optimisée de l’eau et une architecture adaptée au climat local. Ce modèle, déjà expérimenté dans les nouvelles agences de la BEAC au Cameroun et au Gabon, sera progressivement déployé dans toute la zone CEMAC.

En multipliant les implantations régionales, la BEAC renforce aussi sa résilience opérationnelle. La dispersion géographique de ses infrastructures offre une meilleure couverture face aux risques logistiques, sécuritaires et climatiques, tout en consolidant la continuité des opérations bancaires dans la sous-région.

Une étape clé vers une BEAC plus proche des territoires

L’ouverture d’une agence à Dolisie s’inscrit dans une vision de banque centrale de proximité, capable de mieux capter les réalités économiques locales et d’assurer une présence effective sur tout le territoire. C’est aussi un signal politique fort adressé aux populations et aux acteurs économiques : la BEAC n’est pas seulement une institution supranationale, elle est une banque régionale enracinée dans les territoires.

Ce projet conforte le rôle de la Banque comme pilier de la stabilité financière et partenaire du développement des États membres. Dans un contexte mondial marqué par la volatilité des marchés et la digitalisation des transactions, la BEAC choisit d’investir dans la durabilité, la proximité et la visibilité institutionnelle.

À travers la construction de sa quatrième agence au Congo, elle pose une nouvelle pierre dans l’édifice de l’intégration monétaire régionale et confirme sa vocation : être à la fois un régulateur moderne et un acteur de développement territorial.

Patrick Tchounjo

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