Cameroun : les crédits bancaires atteignent 6 273 milliards FCFA au premier trimestre 2025

Le marché du crédit bancaire camerounais poursuit sa dynamique haussière, confirmant la résilience du système financier national dans un contexte de reprise économique progressive. Selon les dernières données publiées par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), l’encours global des crédits accordés par les établissements bancaires a atteint 6 273 milliards FCFA à la fin du premier trimestre 2025, un record historique pour le pays.
Une croissance soutenue du financement de l’économie
Cette progression s’explique par la demande accrue de financement des entreprises et des ménages, soutenue par la reprise des activités dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services. Malgré un environnement marqué par la prudence monétaire et des tensions de liquidité dans la zone CEMAC, les banques camerounaises ont continué à jouer leur rôle d’intermédiation financière.
La hausse des encours traduit également une meilleure confiance entre les banques et les acteurs économiques, stimulée par l’amélioration des outils de gestion des risques et l’adoption de solutions numériques pour l’octroi et le suivi des crédits.
Les entreprises en tête des bénéficiaires
Les entreprises privées non financières concentrent la plus grande part des crédits, représentant plus de 65 % des volumes totaux. Ces financements soutiennent principalement les activités commerciales, industrielles et les projets d’investissement. Le secteur des services, notamment les télécommunications et la logistique, bénéficie également d’un appui croissant du secteur bancaire, en lien avec la digitalisation accélérée de l’économie.
Les ménages, quant à eux, profitent de la progression des crédits à la consommation et des prêts immobiliers, portés par la diversification des offres bancaires et la concurrence entre établissements.
Des indicateurs de confiance, mais des risques persistants
Si cette expansion du crédit traduit une vitalité économique, elle s’accompagne de défis structurels. La qualité du portefeuille de prêts reste sous surveillance, notamment dans un contexte où certaines entreprises peinent à absorber les chocs liés à la hausse des coûts de production et à la volatilité des prix de l’énergie.
La BEAC insiste sur la nécessité pour les banques de renforcer leurs fonds propres, d’améliorer le contrôle du risque de crédit et de diversifier leurs portefeuilles afin d’éviter les concentrations sectorielles.
Une dynamique à consolider dans un environnement régional exigeant
Avec 6 273 milliards FCFA d’encours au premier trimestre, le Cameroun confirme son leadership financier au sein de la CEMAC, concentrant près de la moitié des crédits bancaires octroyés dans la sous-région. Ce dynamisme reflète la profondeur de son marché, mais souligne aussi la nécessité d’une politique de financement plus inclusive, notamment en direction des PME et des startups locales.
Les perspectives demeurent positives : la poursuite des réformes du cadre réglementaire, la modernisation des systèmes de paiement et le développement du crédit digital devraient soutenir cette trajectoire dans les mois à venir.
Patrick Tchounjo



