Développement et finance : la BAD renforce son appui au Congo pour stimuler le crédit et l’investissement public

Le Congo et la Banque africaine de développement (BAD) consolident leur alliance stratégique autour d’un objectif commun : le développement des infrastructures structurantes et la promotion de l’intégration régionale en Afrique centrale. En mission de travail à Brazzaville, la vice-présidente de la BAD, Marie-Laure Akin-Olugbade, a été reçue le 28 octobre 2025 par le président Denis Sassou N’Guesso, pour un échange axé sur les priorités économiques du pays et les nouvelles perspectives de coopération.
Cette rencontre intervient dans un contexte où le Congo cherche à accélérer la transformation de son économie à travers des investissements ciblés dans les transports, l’énergie, les corridors logistiques et le numérique, piliers essentiels de la compétitivité régionale.
Une coopération orientée vers les infrastructures d’intégration
Au cœur des discussions, le développement des infrastructures demeure la clé du partenariat entre la BAD et le gouvernement congolais. L’institution panafricaine, déjà fortement engagée dans plusieurs projets en cours, réaffirme son soutien à la modernisation des réseaux routiers et ferroviaires, ainsi qu’à la construction d’infrastructures énergétiques permettant d’interconnecter les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Marie-Laure Akin-Olugbade a salué les efforts entrepris par Brazzaville pour améliorer le climat des affaires et renforcer la gouvernance économique, des conditions jugées indispensables pour attirer davantage d’investissements publics et privés. « Le Congo dispose d’un potentiel stratégique pour devenir un hub d’intégration régionale. La BAD est déterminée à l’accompagner sur cette voie », a-t-elle souligné.
Des projets à fort impact économique et social
Les discussions ont porté sur la poursuite du Programme de développement des infrastructures régionales (PDIR), notamment le corridor Brazzaville–Kinshasa, le pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville, et la réhabilitation des axes routiers reliant le Congo au Cameroun et au Gabon. Ces projets, soutenus par la BAD, visent à fluidifier le commerce intra-africain, réduire les coûts logistiques et stimuler les échanges régionaux dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Parallèlement, la Banque soutient des initiatives dans le secteur énergétique, notamment les interconnexions électriques régionales et les projets hydroélectriques, essentiels pour garantir une énergie fiable et compétitive aux entreprises locales.
Ces investissements répondent à une vision plus large : celle d’un Congo résolument tourné vers une croissance durable et inclusive, en misant sur les infrastructures vertes et les partenariats public-privé (PPP).
Un partenariat historique en mutation
Présente au Congo depuis plusieurs décennies, la Banque africaine de développement est l’un des principaux partenaires techniques et financiers du pays. Elle intervient dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’énergie, les transports, l’eau, l’éducation et la gouvernance.
Le portefeuille actif de la BAD au Congo représente plusieurs centaines de millions de dollars, mobilisés à travers des financements concessionnels et des mécanismes régionaux.
La visite de la vice-présidente s’inscrit dans le renforcement du dialogue stratégique entre les deux parties, avec une volonté partagée d’adapter les priorités aux nouveaux défis économiques et environnementaux.
Pour le gouvernement congolais, cette coopération est essentielle pour relancer l’investissement public, améliorer la connectivité régionale et accélérer la diversification économique, dans un contexte de réduction progressive de la dépendance aux revenus pétroliers.
Vers une intégration régionale plus forte
L’entretien entre Denis Sassou N’Guesso et Marie-Laure Akin-Olugbade illustre la volonté du Congo de s’inscrire pleinement dans la dynamique de l’intégration régionale. En soutenant des projets transfrontaliers et des corridors économiques, la BAD cherche à transformer la région en un espace de croissance interconnecté, capable de tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf.
Cette approche régionale, fondée sur la coopération et la mutualisation des infrastructures, est perçue comme un levier essentiel pour renforcer la résilience économique et stimuler la création d’emplois à l’échelle sous-régionale.
La visite de la vice-présidente de la BAD à Brazzaville confirme ainsi le rôle stratégique du Congo au sein de l’Afrique centrale et réaffirme la position de la Banque africaine de développement comme un partenaire clé du développement continental.
Patrick Tchounjo



