Marchés & Financements

La BAD finance à hauteur de 165,5 millions USD un projet stratégique d’eau et d’assainissement au Niger

La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de 165,5 millions de dollars américains, soit environ 94 milliards FCFA, destiné à soutenir le Niger dans sa lutte contre la précarité hydrique. Ce prêt, octroyé par le Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du Groupe de la BAD, servira à mettre en œuvre le Projet de renforcement de l’alimentation en eau potable et d’amélioration de l’assainissement et de la résilience dans les régions de Zinder, Mirriah et leurs localités environnantes.

Cette annonce, faite en marge du Forum Économique pour la Croissance et l’Investissement en Afrique Centrale (FECIAC 2025), confirme l’engagement de la BAD à accélérer les investissements structurants dans les secteurs essentiels à la santé et à la productivité des populations africaines. Dans un pays où près de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable, ce financement représente une bouffée d’oxygène et un levier de transformation socio-économique majeur.

Selon Firmin Bri, responsable par intérim du bureau pays de la BAD au Niger, « ce projet garantira un accès équitable à l’eau potable et à l’assainissement pour plus d’un million d’habitants, tout en renforçant la résilience face à la pauvreté, au changement climatique et aux risques sanitaires ».

Un projet structurant pour Zinder et Mirriah

Le programme, d’une durée de cinq ans, ambitionne d’améliorer durablement les conditions de vie de plus de 600 000 habitants des zones urbaines et rurales de Zinder et Mirriah, deux régions confrontées à une pression démographique croissante et à une vulnérabilité climatique aiguë. Il s’inscrit dans la continuité des politiques publiques du Niger en matière d’accès universel à l’eau et à l’assainissement, alignées sur les Objectifs de développement durable (ODD).

Le projet prévoit la construction et la réhabilitation des réseaux d’adduction d’eau, la mise en place de systèmes d’assainissement de base, ainsi que des actions de sensibilisation à l’hygiène et à la gestion durable des ressources hydriques. Il contribuera également au renforcement de la gouvernance du secteur de l’eau, en dotant les acteurs locaux de compétences techniques et de moyens logistiques pour assurer la pérennité des infrastructures.

Un contexte sanitaire et social critique

La situation actuelle du Niger demeure alarmante. Le taux d’accès à l’eau potable plafonne à 53,4 %, tandis que la couverture en assainissement de base ne dépasse pas 6,1 %. Pire encore, environ 76 % de la population pratique toujours la défécation à l’air libre, exposant des millions de personnes à des maladies hydriques et à des risques sanitaires majeurs.

Dans ce contexte, l’appui de la BAD s’inscrit dans une approche intégrée de résilience communautaire et de justice sociale, avec pour objectif de briser le cercle vicieux entre pauvreté, vulnérabilité climatique et insuffisance d’infrastructures de base.

Un levier pour la dignité et la croissance

Au-delà des infrastructures, ce projet symbolise la volonté de la BAD de renforcer la capacité des États africains à atteindre leurs priorités nationales de développement. En garantissant un accès plus équitable à l’eau et à l’assainissement, il contribuera à la réduction de la pauvreté, à la promotion de la santé publique et à la stabilisation socio-économique des territoires bénéficiaires.

L’accès à l’eau potable n’est pas seulement un besoin vital, c’est aussi un catalyseur de croissance économique et de dignité humaine. Pour le Niger, cette initiative marque une étape décisive vers un développement plus inclusif et plus résilient, où chaque litre d’eau devient un investissement dans l’avenir.

Patrick Tchounjo

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