BICEC : Mohamed Simporé nommé Directeur général pour une nouvelle phase stratégique
La Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC) ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Le Conseil d’administration de la filiale camerounaise du groupe panafricain Banque Centrale Populaire (BCP) a officiellement nommé, le mardi 23 décembre 2025, Mohamed Simporé au poste de directeur général. Il succède à Outman Roqdi, en fonction depuis avril 2021, désormais appelé à exercer de nouvelles responsabilités au sein du groupe bancaire marocain.
Cette nomination intervient à un moment charnière pour le secteur bancaire camerounais, confronté à une combinaison de défis structurels : intensification de la concurrence, durcissement des exigences prudentielles, accélération de la digitalisation et pression croissante pour financer plus efficacement l’économie réelle.
Mohamed Simporé, un banquier de stratégie et d’exécution
À la tête de la BICEC, Mohamed Simporé incarne une génération de dirigeants bancaires rompus à la fois à la rigueur stratégique et à l’exécution opérationnelle. Fort de plus de 25 ans de carrière dans le secteur bancaire, il a bâti son parcours entre institutions financières internationales et marchés africains, avec une expertise reconnue en pilotage de la performance, gestion des risques et développement commercial. Son arrivée envoie un signal clair : dans un marché devenu plus dense et plus réglementé, la BICEC mise sur un profil capable d’arbitrer vite, de structurer la croissance et d’industrialiser la performance.
Un profil aligné avec les nouveaux enjeux bancaires
Avec plus de 25 années d’expérience dans la banque, Mohamed Simporé dispose d’un parcours marqué par le pilotage stratégique, le développement commercial, la gouvernance bancaire, la gestion des risques et le financement des entreprises. Autant de compétences devenues critiques dans un environnement bancaire où la performance ne se mesure plus uniquement à la taille du bilan, mais aussi à la qualité des actifs, à la robustesse des systèmes de contrôle interne et à la capacité d’innovation.
Formé à l’excellence académique française, il est titulaire d’un Master d’État en Économie et Gestion (Administration des entreprises) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, d’un MBA de l’IAE Paris, ainsi que d’un Executive MBA de l’IFG Executive Education Paris. Ce triptyque reflète une approche structurée du management bancaire, mêlant analyse, gouvernance et leadership exécutif, dans un secteur où les arbitrages deviennent plus complexes à mesure que les contraintes s’accumulent.
Avant sa nomination à la direction générale de la BICEC, Mohamed Simporé a occupé plusieurs fonctions de haut niveau au sein du secteur bancaire, où il s’est illustré dans la conduite de stratégies de croissance, le déploiement d’offres de financement adaptées aux entreprises et le renforcement des dispositifs de contrôle interne et de conformité. Son profil s’inscrit pleinement dans les nouvelles exigences du métier de banquier en Afrique centrale, où les dirigeants doivent arbitrer en permanence entre ambition commerciale, discipline prudentielle, digitalisation des services et financement de l’économie réelle.
Une banque clé dans le paysage camerounais
La BICEC demeure l’un des acteurs majeurs du système bancaire camerounais. Selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), l’établissement détenait près de 11 % du marché des crédits au Cameroun au troisième trimestre 2024. Cette position confère à la banque un rôle structurant dans le financement des entreprises, des ménages et des projets structurants.
Cependant, cette place de choix s’inscrit dans un contexte de mutation rapide. Les banques camerounaises font face à la montée en puissance des groupes panafricains, à l’essor des fintechs et à une clientèle de plus en plus exigeante en matière de services digitaux, de rapidité d’exécution et de transparence. Dans ce jeu concurrentiel, l’avantage ne réside plus seulement dans le maillage d’agences, mais dans la capacité à capter des flux, à sécuriser le risque et à accélérer le cycle de décision.
Capitaliser sur l’expertise du groupe BCP
L’arrivée de Mohamed Simporé s’inscrit aussi dans la stratégie régionale du groupe Banque Centrale Populaire, qui entend renforcer ses positions en Afrique subsaharienne. L’enjeu pour la BICEC sera de tirer pleinement parti de l’expertise du groupe BCP, notamment en matière de transformation digitale, de financement des PME et de gouvernance des risques, tout en conservant une forte capacité d’adaptation au marché local.
Fin connaisseur de l’écosystème camerounais, Mohamed Simporé y a déjà exercé pendant près de cinq ans comme cadre dirigeant. Une expérience terrain déterminante dans un environnement bancaire à forte intensité concurrentielle, où la profondeur des clientèles corporate et retail exige une exécution commerciale soutenue, mais aussi une lecture fine des cycles sectoriels et des comportements de paiement.
Entre croissance, prudence et innovation
À court et moyen terme, la feuille de route du nouveau directeur général devrait s’articuler autour de trois priorités majeures : consolider la croissance, maîtriser les risques et accélérer les investissements technologiques. Dans un environnement marqué par des exigences réglementaires renforcées de la COBAC et une vigilance accrue sur la qualité des portefeuilles de crédit, l’équilibre entre ambition commerciale et discipline prudentielle sera déterminant.
À la BICEC, Mohamed Simporé arrive avec l’image d’un dirigeant méthodique, orienté résultats, mais conscient des contraintes structurelles propres au système bancaire de la CEMAC. Sa capacité à transformer l’avantage du groupe BCP en gains tangibles sur le marché camerounais sera observée de près, tant par les acteurs économiques que par les concurrents. Car au-delà d’un changement de gouvernance, cette nomination résume une réalité : la banque camerounaise entre dans une phase où l’exécution, la maîtrise du risque et la technologie deviennent les trois piliers d’une croissance durable.
Patrick Tchounjo
