Afreximbank forme la nouvelle génération de banquiers africains pour bâtir une croissance durable

la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a lancé un appel fort : sans un renforcement des compétences des institutions financières africaines, la croissance du continent restera vulnérable et inégalement partagée.
Réunis depuis le 4 novembre dans la capitale économique ivoirienne pour le 25ᵉ Séminaire sur le financement du commerce, les acteurs majeurs du secteur débattent de la manière dont la finance africaine peut devenir le levier central d’un développement durable et souverain.
Lors de l’ouverture de cet événement qui se poursuit jusqu’au 7 novembre, Gwen Mwaba, directrice générale du Financement du commerce à Afreximbank, a mis la formation au cœur du dispositif.
« Le capital humain est le moteur silencieux de la transformation financière du continent. Former, professionnaliser et outiller les acteurs bancaires, c’est bâtir la base d’une croissance durable », a-t-elle déclaré devant plusieurs centaines de banquiers, régulateurs et décideurs venus de tout le continent.
Le diagnostic posé par Afreximbank est clair. L’Afrique dispose d’immenses richesses naturelles – dans les mines, l’agriculture et les hydrocarbures – mais ces ressources ne se traduiront en développement réel que si les institutions financières du continent acquièrent les compétences nécessaires pour structurer, financer et sécuriser les grands projets économiques.
Aujourd’hui encore, la faiblesse des capacités techniques et managériales limite le financement de la transformation locale, de la production industrielle et du commerce intra-africain.
À travers ce séminaire, Afreximbank veut combler ce déficit de compétences et créer un écosystème bancaire africain plus solide, capable de répondre aux besoins des entreprises et des États.
Depuis 25 ans, ce rendez-vous est un espace d’échanges entre praticiens de la finance et institutions publiques, destiné à renforcer la maîtrise des instruments financiers et la gestion du risque dans les banques africaines.
L’édition 2025 met en avant les défis du financement du commerce, la digitalisation des paiements, la mobilisation des ressources locales pour la ZLECAf et la diversification des économies.
Le choix d’Abidjan pour cette édition illustre la position stratégique de la Côte d’Ivoire, devenue un véritable hub financier en Afrique de l’Ouest.
Abritant la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et la Banque africaine de développement (BAD), la ville symbolise la montée en puissance d’un écosystème africain intégré, où la finance est perçue comme un instrument de transformation économique et d’inclusion régionale.
Pour Afreximbank, le renforcement des capacités des banques africaines est un préalable à la souveraineté économique du continent.
Une banque solide, formée et connectée à son environnement peut financer les chaînes de valeur locales, soutenir les PME exportatrices et réduire la dépendance aux financements étrangers.
Cette approche traduit un changement profond : Afreximbank ne se positionne plus seulement comme un bailleur, mais comme un architecte de la finance africaine, déterminé à bâtir des institutions compétentes et autonomes.
À travers la voix de Gwen Mwaba, la banque panafricaine rappelle que la formation constitue le socle de la transformation.
« Nos richesses naturelles et nos marchés en expansion ne suffisent pas si nous manquons de compétences pour les valoriser. La finance doit redevenir africaine, pensée et pilotée depuis le continent », a-t-elle insisté.
Ce 25ᵉ séminaire confirme ainsi la volonté d’Afreximbank de replacer la finance africaine au centre de la croissance durable, en faisant de la formation et de la compétence les deux piliers de la souveraineté économique du continent.
À Abidjan, les discussions tracent les contours d’une nouvelle génération de banques africaines : plus solides, plus agiles et plus connectées à l’avenir du continent.
Patrick Tchounjo



