Burkina Faso : 12,25 milliards FCFA pour renforcer l’inclusion financière, approuvés par la BOAD
La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a approuvé, lors de sa 148ᵉ réunion du Conseil d’administration tenue le 9 octobre 2025, un financement de 12,25 milliards FCFA destiné à la troisième tranche du Programme de promotion de la finance inclusive au Burkina Faso. Cette décision confirme l’engagement de l’institution à soutenir l’accès des populations à faibles revenus, ainsi que des micro et très petites entreprises (MTPME), aux services financiers adaptés à leurs réalités économiques.
Dans un pays où une large majorité de la population active évolue encore dans le secteur informel, l’accès au financement demeure un défi majeur. Les zones rurales et périurbaines, souvent marginalisées par les circuits bancaires traditionnels, peinent à mobiliser les ressources nécessaires pour développer leurs activités. En intervenant à travers les institutions du système financier décentralisé (SFD), cette nouvelle phase du programme vise à combler ce déficit structurel et à rapprocher la finance des acteurs économiques à la base.
Le financement approuvé permettra de renforcer les capacités techniques et financières des institutions partenaires afin d’étendre la couverture géographique des services, de diversifier les produits proposés (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent) et de soutenir la digitalisation de la microfinance. Cette modernisation des outils de gestion et des canaux de distribution favorisera une meilleure inclusion des populations rurales, des femmes entrepreneures et des jeunes porteurs de projets.
La troisième tranche du programme vise également à consolider les acquis des phases précédentes. Elle introduit une approche intégrée, alliant financement, accompagnement technique et éducation financière, afin de garantir la viabilité des projets financés et la durabilité des institutions bénéficiaires. À travers cette stratégie, la BOAD entend renforcer la résilience économique des ménages et promouvoir une croissance plus inclusive dans les régions les plus vulnérables du Burkina Faso.
Sur le plan macroéconomique, cette initiative s’inscrit pleinement dans la Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF) adoptée par le gouvernement burkinabè, qui vise à porter le taux d’inclusion financière de 43 % à 75 % d’ici 2030. En facilitant l’accès au crédit pour les petits producteurs, les commerçants et les artisans, le programme contribue à élargir la base productive nationale et à stimuler l’entrepreneuriat local.
Pour la BOAD, cette opération illustre sa volonté de faire de la finance inclusive un moteur de développement durable et de réduction de la pauvreté. En injectant 12,25 milliards FCFA dans ce programme, l’institution régionale réaffirme sa conviction que l’accès équitable au financement constitue une condition essentielle à la stabilité sociale et à la prospérité partagée.
Les effets attendus à moyen terme sont significatifs : un accroissement du nombre de bénéficiaires du microcrédit, une meilleure inclusion des femmes dans les circuits économiques, une professionnalisation accrue des institutions de microfinance et une réduction des inégalités régionales. Par cette action, la BOAD s’impose une fois de plus comme un acteur central de la transformation économique ouest-africaine, capable de concilier performance financière et impact social.
En validant cette troisième tranche, la Banque réaffirme son rôle d’institution de développement au service des États membres de l’UEMOA. Pour le Burkina Faso, ce financement constitue bien plus qu’un soutien budgétaire : il symbolise une dynamique de confiance et de résilience, où la finance devient un outil concret de lutte contre la pauvreté et de construction d’une économie plus inclusive.
Patrick Tchounjo
