Marchés & Financements

Cameroun : la CNPS lorgne 36 millions USD dans le projet de bauxite de Minim Martap

La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) du Cameroun explore une diversification inédite de son portefeuille d’investissements. L’institution, qui gère les cotisations sociales de millions de travailleurs, a confirmé son intérêt pour un apport de 36 millions USD (près de 22 milliards FCFA) dans le projet de bauxite de Minim Martap, l’un des gisements les plus prometteurs d’Afrique centrale.

Un projet minier stratégique

Situé dans la région de l’Adamaoua, le gisement de Minim Martap est porté par Canyon Resources à travers sa filiale Camalco. Ses réserves sont estimées à 144 millions de tonnes, dont une bauxite de haute qualité très recherchée sur le marché international. L’exploitation industrielle, encore en phase de structuration, est présentée comme un catalyseur potentiel de croissance, avec des perspectives de création d’emplois, de recettes fiscales et d’industrialisation locale.

La CNPS à la recherche de rendement

Avec cet investissement, la CNPS affiche une stratégie claire de diversification de ses placements au-delà des obligations d’État et de l’immobilier. Son directeur général a déjà évoqué une volonté d’élargir le spectre vers des projets industriels et innovants, incluant les énergies renouvelables et la mobilité électrique. Le dossier Minim Martap illustre cette orientation : un actif tangible, inscrit dans les priorités de valorisation des ressources naturelles du Cameroun.

Opportunités pour l’économie camerounaise

Si l’accord se concrétise, l’entrée de la CNPS pourrait apporter une crédibilité supplémentaire au projet et attirer d’autres financements publics et privés. Pour l’État, c’est aussi l’opportunité de mobiliser l’épargne locale pour financer des projets stratégiques, réduisant la dépendance aux capitaux étrangers. À terme, le développement de la bauxite pourrait alimenter une filière de transformation locale, allant au-delà de l’exportation de matière brute.

Des risques à ne pas sous-estimer

Toutefois, cette orientation n’est pas sans controverse. Le recours aux fonds d’une caisse sociale pour financer un projet minier à long terme soulève des questions de sécurité des placements et de gouvernance. La volatilité des cours mondiaux de la bauxite, les incertitudes liées aux infrastructures de transport (notamment le chemin de fer Douala-Ngaoundéré) et les retards fréquents dans les projets miniers camerounais constituent autant de risques.

Un test pour la gestion des fonds sociaux

Au-delà de Minim Martap, ce dossier cristallise un débat plus large : comment concilier l’obligation de prudence dans la gestion des cotisations sociales avec le besoin de financer des projets structurants ? Pour les analystes, la clé résidera dans la transparence des mécanismes de financement, la répartition des risques et la capacité de l’État à sécuriser les infrastructures indispensables à la réussite du projet.

En s’intéressant au projet de Minim Martap, la CNPS ouvre une nouvelle page de son histoire d’investisseur institutionnel. Mais cette initiative, encore à l’état de pourparlers, sera scrutée de près par les partenaires sociaux et les épargnants camerounais, soucieux que les promesses de développement ne se traduisent pas en pertes pour les générations futuresLa Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) du Cameroun explore une diversification inédite de son portefeuille d’investissements. L’institution, qui gère les cotisations sociales de millions de travailleurs, a confirmé son intérêt pour un apport de 36 millions USD (près de 22 milliards FCFA) dans le projet de bauxite de Minim Martap, l’un des gisements les plus prometteurs d’Afrique centrale.

Un projet minier stratégique

Situé dans la région de l’Adamaoua, le gisement de Minim Martap est porté par Canyon Resources à travers sa filiale Camalco. Ses réserves sont estimées à 144 millions de tonnes, dont une bauxite de haute qualité très recherchée sur le marché international. L’exploitation industrielle, encore en phase de structuration, est présentée comme un catalyseur potentiel de croissance, avec des perspectives de création d’emplois, de recettes fiscales et d’industrialisation locale.

La CNPS à la recherche de rendement

Avec cet investissement, la CNPS affiche une stratégie claire de diversification de ses placements au-delà des obligations d’État et de l’immobilier. Son directeur général a déjà évoqué une volonté d’élargir le spectre vers des projets industriels et innovants, incluant les énergies renouvelables et la mobilité électrique. Le dossier Minim Martap illustre cette orientation : un actif tangible, inscrit dans les priorités de valorisation des ressources naturelles du Cameroun.

Opportunités pour l’économie camerounaise

Si l’accord se concrétise, l’entrée de la CNPS pourrait apporter une crédibilité supplémentaire au projet et attirer d’autres financements publics et privés. Pour l’État, c’est aussi l’opportunité de mobiliser l’épargne locale pour financer des projets stratégiques, réduisant la dépendance aux capitaux étrangers. À terme, le développement de la bauxite pourrait alimenter une filière de transformation locale, allant au-delà de l’exportation de matière brute.

Des risques à ne pas sous-estimer

Toutefois, cette orientation n’est pas sans controverse. Le recours aux fonds d’une caisse sociale pour financer un projet minier à long terme soulève des questions de sécurité des placements et de gouvernance. La volatilité des cours mondiaux de la bauxite, les incertitudes liées aux infrastructures de transport (notamment le chemin de fer Douala-Ngaoundéré) et les retards fréquents dans les projets miniers camerounais constituent autant de risques.

Un test pour la gestion des fonds sociaux

Au-delà de Minim Martap, ce dossier cristallise un débat plus large : comment concilier l’obligation de prudence dans la gestion des cotisations sociales avec le besoin de financer des projets structurants ? Pour les analystes, la clé résidera dans la transparence des mécanismes de financement, la répartition des risques et la capacité de l’État à sécuriser les infrastructures indispensables à la réussite du projet.

En s’intéressant au projet de Minim Martap, la CNPS ouvre une nouvelle page de son histoire d’investisseur institutionnel. Mais cette initiative, encore à l’état de pourparlers, sera scrutée de près par les partenaires sociaux et les épargnants camerounais, soucieux que les promesses de développement ne se traduisent pas en pertes pour les générations futures.

Patrick Tchounjo

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