Côte d’Ivoire : 30 millions d’euros de la BAD pour propulser les PME et stimuler la croissance
La Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver un financement de 30 millions d’euros en faveur de Bridge Bank Group Côte d’Ivoire (BBG CI). Ce prêt vise à renforcer le financement des petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent l’épine dorsale de l’économie ivoirienne mais restent souvent à la marge du système bancaire classique.
L’accord illustre la stratégie de la BAD d’appuyer le secteur privé africain en facilitant l’accès des PME au crédit. En Côte d’Ivoire, ces entreprises représentent plus de 80 % du tissu économique et environ 20 % du PIB, mais elles rencontrent encore d’importantes difficultés pour accéder à des financements adaptés, faute de garanties solides ou d’historiques bancaires.
Le prêt accordé à BBG CI permettra d’élargir son portefeuille de prêts destinés aux entreprises locales, en particulier celles actives dans les secteurs stratégiques de l’agro-industrie, des services et des nouvelles technologies. Selon la BAD, l’objectif est de créer un effet multiplicateur : stimuler la croissance, encourager la création d’emplois et renforcer la résilience de l’économie ivoirienne face aux chocs externes.
Bridge Bank Group Côte d’Ivoire, filiale du groupe marocain BMCE Bank of Africa, s’impose progressivement comme un acteur bancaire de référence dans le financement des PME. Ce nouvel appui de la BAD devrait consolider son rôle de catalyseur dans un marché en pleine expansion, où la demande en crédit des entreprises reste largement insatisfaite.
Au-delà de la Côte d’Ivoire, cette initiative s’inscrit dans une dynamique régionale. Dans l’ensemble de l’UEMOA, l’accès des PME au financement demeure un frein structurel au développement économique. En injectant des ressources ciblées dans une banque commerciale active sur ce segment, la BAD entend démontrer qu’une stratégie combinant finance de développement et secteur privé peut produire des résultats tangibles.
Ce financement de 30 millions d’euros revêt également une dimension stratégique : il s’inscrit dans l’ambition du gouvernement ivoirien de faire des PME un moteur de la transformation structurelle et de la création de valeur ajoutée locale. Mais son succès dépendra de l’efficacité de l’allocation des fonds, de la gestion du risque de crédit et de la capacité des PME bénéficiaires à formaliser et développer leurs activités.
À l’heure où les tensions économiques mondiales pèsent sur les marchés émergents, cette injection de liquidités représente un signal fort. Elle confirme la confiance de la BAD dans le potentiel de l’économie ivoirienne et souligne le rôle déterminant du financement des PME dans la construction d’une croissance inclusive et durable.
Patrick Tchounjo
