Côte d’Ivoire : une nouvelle campagne café-cacao sous le signe du financement agricole

La campagne café-cacao 2025-2026 a été officiellement lancée en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec plus de 40 % de l’offre mondiale et acteur majeur sur le marché africain du café. Cet événement intervient dans un contexte marqué par la volatilité des cours internationaux, la pression des marchés européens sur la durabilité de la production et les besoins croissants de financement pour les planteurs.
Une filière clé pour l’économie ivoirienne
Le café et le cacao représentent plus de 40 % des recettes d’exportation du pays et environ 15 % du PIB. Ils font vivre près de 6 millions de personnes. Mais malgré ce poids économique, les producteurs continuent de faire face à des difficultés structurelles : faible productivité, accès limité au crédit, dépendance aux fluctuations des prix mondiaux et manque d’infrastructures de transformation locale.
Un besoin croissant de financement
Chaque campagne est précédée d’importants besoins de trésorerie pour l’achat d’intrants, l’entretien des plantations et la logistique. Les acteurs du système financier sont appelés à jouer un rôle essentiel en facilitant l’accès des planteurs et des coopératives à des financements adaptés aux cycles agricoles. L’objectif est de réduire la dépendance à l’endettement informel, souvent coûteux, et de renforcer la résilience des producteurs.
Des enjeux de compétitivité et de durabilité
La filière café-cacao ivoirienne doit désormais répondre à de nouvelles exigences : amélioration de la traçabilité, certification environnementale, lutte contre le travail des enfants et adaptation au changement climatique. Ces contraintes imposent des investissements supplémentaires que seuls des mécanismes de financement innovants pourront soutenir.
Une question stratégique pour l’avenir
Au-delà de la simple commercialisation, l’enjeu est de consolider la position de la Côte d’Ivoire dans les chaînes de valeur mondiales. Cela passe par un meilleur appui aux producteurs, une montée en gamme de la qualité et un renforcement de la transformation locale. Le financement agricole, qu’il provienne des banques, des fonds de développement ou des partenaires internationaux, devient un levier décisif pour maintenir le leadership du pays sur le cacao et redonner de la vigueur à la filière café.
Le lancement de la campagne 2025-2026 rappelle ainsi que la réussite du café-cacao ivoirien ne se joue pas uniquement sur les plantations, mais aussi dans la capacité à mobiliser des ressources financières durables et à structurer un secteur vital pour l’économie nationale.
Patrick Tchounjo



