Marchés & Financements

RDC : un partenariat stratégique avec le groupe Mole pour un parc agro-industriel de 1 milliard USD

La République démocratique du Congo s’engage dans un projet d’envergure visant à transformer son agriculture et à renforcer sa souveraineté alimentaire. Le gouvernement congolais a conclu un partenariat avec le groupe suisse Mole pour développer un parc agro-industriel à Mbanza-Ngungu, dans le Kongo Central, dont l’investissement est estimé à près d’un milliard de dollars américains.

Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de diversification économique et de lutte contre la dépendance chronique aux importations alimentaires. Selon les informations disponibles, le parc couvrira environ 100 000 hectares de terres agricoles et combinera la culture de produits stratégiques comme le manioc, le riz, le maïs et la canne à sucre. Il prévoit également la mise en place d’unités de transformation intégrées afin d’assurer une chaîne de valeur complète, de la production à la distribution.

Les ambitions sont claires. Le parc agro-industriel devrait générer plus de 700 000 tonnes de produits par an, répondre à une partie des besoins alimentaires de la population congolaise et créer des milliers d’emplois directs et indirects dans la région. Le partenariat avec Mole s’accompagne de l’appui de l’ONUDI et d’autres institutions internationales, renforçant la crédibilité du projet auprès des investisseurs.

L’approche adoptée reflète un modèle hybride de financement et de gouvernance, associant l’État congolais, le groupe suisse et des partenaires techniques. Il met en avant une logique de partenariat public-privé orientée vers le développement durable et l’intégration régionale. Les enjeux vont au-delà de la seule production agricole : il s’agit de développer des infrastructures logistiques, d’améliorer l’accès aux marchés, et de stimuler la compétitivité du secteur agro-industriel congolais.

Cependant, ce projet soulève aussi des défis. Le financement devra être structuré de manière transparente pour sécuriser la mobilisation des capitaux, la gouvernance devra garantir l’équité dans l’allocation des ressources, et la question foncière exigera une attention particulière afin d’éviter les tensions locales. La réussite dépendra également de la capacité du pays à assurer un environnement réglementaire stable et favorable aux investisseurs.

À terme, si ce projet atteint ses objectifs, il pourrait devenir une référence pour l’Afrique centrale. En misant sur l’intégration verticale, la modernisation agricole et la création de valeur ajoutée locale, la RDC entend démontrer que l’agro-industrie peut être un levier majeur de croissance inclusive et de transformation structurelle.

Patrick Tchounjo

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