Sénégal : cap sur une adoption massive de la plateforme de paiements instantanés PI-SPI

Le Sénégal confirme son rôle moteur dans la modernisation du système financier régional en appelant à une adoption massive de la plateforme de paiements instantanés PI-SPI, développée par la BCEAO. Alors que le lancement officiel est prévu pour le 30 septembre 2025, autorités, banques, fintechs et opérateurs de mobile money sont invités à accélérer leur connexion à cette infrastructure stratégique.
Plusieurs établissements sénégalais se sont déjà positionnés. Quatre fintechs locales — Samir Money Sénégal SA, Copay SA, Versus Finances Tech-SA et SESA Digital Finance SA — ont obtenu leur agrément pour participer à la première phase de déploiement. Elles rejoignent ainsi une vingtaine d’autres acteurs agréés dans l’UEMOA, dont l’intégration vise à garantir l’interopérabilité entre banques, portefeuilles mobiles et solutions fintech.
La promesse du PI-SPI est claire : permettre des transactions en quelques secondes, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, là où les délais actuels atteignent encore 48 à 72 heures. Cette transformation devrait fluidifier les échanges, réduire les coûts de transaction et accélérer l’inclusion financière, notamment dans les zones rurales. Elle ouvre également des perspectives de croissance pour les fintechs qui bénéficieront d’un terrain technologique commun pour développer de nouveaux services.
Toutefois, l’adoption massive de cette plateforme ne sera pas exempte de défis. Les établissements financiers doivent moderniser leurs systèmes, renforcer leurs dispositifs de cybersécurité et garantir une continuité de service irréprochable. Les premiers mois d’opération seront décisifs pour instaurer la confiance des usagers et démontrer la robustesse du dispositif.
Pour le Sénégal, le succès de PI-SPI pourrait avoir une portée régionale. En se plaçant à l’avant-garde de cette initiative, le pays ambitionne de devenir un modèle au sein de l’UEMOA et de tracer la voie vers une intégration financière plus profonde. La BCEAO, de son côté, compte sur l’engagement de tous les acteurs pour faire de cette plateforme un instrument structurant de l’économie numérique et bancaire en Afrique de l’Ouest.
Patrick Tchounjo



