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UEMOA : croissance solide, inflation maîtrisée et rebond des exportations au second trimestre 2025

Une Union qui consolide sa résilience macroéconomique

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) maintient une dynamique économique soutenue au deuxième trimestre 2025. Dans un environnement international encore marqué par la volatilité géopolitique et la normalisation monétaire mondiale, la région parvient à afficher une croissance robuste et une inflation contenue, confirmant ainsi sa solidité macroéconomique.

Le produit intérieur brut réel de l’Union progresse d’environ 6,2 %, porté par la vigueur de la demande intérieure, la bonne performance des filières agricoles et le rebond des activités industrielles et de services. Les pays moteurs comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Niger tirent la croissance régionale grâce à une combinaison d’investissements publics structurants, d’initiatives privées et d’une meilleure intégration du marché communautaire.

Inflation sous contrôle et stabilité des prix

L’un des faits marquants du trimestre reste la maîtrise de l’inflation, revenue autour de 2,8 %, sous le seuil communautaire de 3 %. Cette évolution traduit une détente des prix alimentaires, une meilleure disponibilité des produits locaux et une gestion rigoureuse de la politique monétaire.

Le retour à la stabilité des prix contribue à préserver le pouvoir d’achat des ménages et à renforcer la compétitivité des économies nationales. La politique de la banque centrale continue de privilégier un équilibre entre soutien à la croissance et maîtrise de la masse monétaire, afin de contenir les tensions inflationnistes importées.

Rebond du commerce extérieur et reprise des exportations

Le second trimestre 2025 marque également un redressement notable des exportations régionales, soutenues par la reprise des filières cacao, coton, or, noix de cajou et hydrocarbures. Les volumes exportés repartent à la hausse tandis que la demande mondiale, notamment en provenance d’Asie, stimule les recettes en devises.

Cette amélioration de la balance courante reflète le dynamisme du secteur privé exportateur et l’effet des politiques d’industrialisation initiées dans plusieurs États membres. L’Union parvient ainsi à réduire légèrement son déficit extérieur tout en renforçant la résilience de son commerce intra-régional.

Finances publiques et crédit au secteur privé

Sur le plan budgétaire, les États de l’UEMOA poursuivent leurs efforts de consolidation, avec un déficit global ramené à 3,9 % du PIB. Les administrations publiques concentrent leurs dépenses sur les secteurs sociaux, les infrastructures et la sécurité, tout en cherchant à élargir l’assiette fiscale.

Parallèlement, le crédit bancaire au secteur privé continue de progresser, porté par la digitalisation des services financiers et la confiance renouvelée des acteurs économiques. Les banques commerciales jouent un rôle croissant dans le financement des PME, du commerce et de l’agriculture, contribuant ainsi à la diversification des sources de croissance.

Des signaux positifs mais des défis persistants

Si la trajectoire est encourageante, plusieurs défis demeurent. La dépendance aux cours mondiaux des matières premières reste un facteur de vulnérabilité, tout comme les tensions sécuritaires dans certaines zones de l’Union. Le changement climatique pèse sur les productions agricoles, tandis que les disparités économiques entre les pays peuvent ralentir la convergence régionale.

Face à ces risques, les autorités régionales misent sur la poursuite des réformes structurelles, la montée en puissance de la ZLECAf et la digitalisation accrue des économies pour consolider la compétitivité régionale.

Perspectives et conclusion

Avec une croissance solide, une inflation maîtrisée et un commerce extérieur en redressement, l’UEMOA confirme son rôle de pôle de stabilité économique en Afrique. Les signaux macroéconomiques du deuxième trimestre 2025 ouvrent des perspectives favorables pour le reste de l’année, soutenues par la résilience des fondamentaux et la coordination des politiques publiques.

Pour les acteurs bancaires et financiers, cette dynamique offre un cadre propice à l’expansion du crédit, à la structuration de nouveaux produits d’investissement et au renforcement des marchés de capitaux régionaux. L’Afrique de l’Ouest démontre ainsi qu’elle peut conjuguer croissance soutenue et discipline macroéconomique dans un contexte mondial encore incertain.

Patrick Tchounjo

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