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Côte d’Ivoire : Attijariwafa bank mobilise 14 pays à Abidjan pour hisser le “Made in Côte d’Ivoire” à l’échelle africaine

En réunissant plus de 300 chefs d’entreprise et responsables institutionnels venus de 14 pays africains à Abidjan les 4 et 5 décembre, le Groupe Attijariwafa bank et sa filiale la Société Ivoirienne de Banque (SIB) ont clairement affiché leurs ambitions : faire du “Made in Côte d’Ivoire” une référence continentale, pensée pour l’Afrique et portée par une coopération Sud-Sud plus structurée.

Cette 43ᵉ mission multisectorielle du Club Afrique Développement (CAD), placée sous le thème “Made in Côte d’Ivoire, Made for Africa”, a été présidée par le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, représentant le Premier ministre ivoirien. Elle s’inscrit dans un moment charnière pour l’économie ivoirienne, en pleine accélération industrielle, et pour le Groupe Attijariwafa bank, qui consolide son rôle de catalyseur des flux d’affaires intra-africains.

Un mini-sommet économique panafricain à Abidjan

La force de cette mission tient autant aux thèmes abordés qu’à la diversité des délégations présentes. Autour des décideurs ivoiriens se sont déplacés des entrepreneurs et représentants institutionnels en provenance du Congo, du Gabon, d’Égypte, du Mali, du Maroc, de Mauritanie, du Sénégal, du Togo, de Tunisie, mais aussi d’autres marchés où le groupe est implanté en Afrique centrale et de l’Ouest.

Chaque délégation était accompagnée par les équipes des filiales d’Attijariwafa bank dans les pays concernés. Des directeurs généraux de premier plan ont fait le déplacement, à l’image de Mouawia Essekelli pour Attijariwafa bank Egypt, Mounir Ibrahim pour Attijari bank Mauritanie, Larbi Allabouch pour l’Union gabonaise de Banque ou encore Amine Kittane pour la Banque Internationale pour le Mali. La CBAO au Sénégal, le Crédit du Congo, le Crédit du Sénégal, la BIAT Togo et Attijari bank Tunisie étaient également mobilisés.

Au-delà des discours, ce maillage illustre la stratégie du groupe marocain : utiliser son réseau de banques filiales comme une plateforme d’intermédiation pour connecter les écosystèmes économiques africains, avec Abidjan comme l’un des hubs majeurs.

“Made in Côte d’Ivoire” : produire local, penser africain

Dans son allocution d’ouverture, Mohamed El Ghazi, directeur général de la SIB, a rappelé l’enjeu stratégique du thème choisi. Pour la Côte d’Ivoire, le “Made in Côte d’Ivoire” ne se résume pas à un slogan patriotique. Il s’agit d’une vision qui articule trois priorités : répondre à la demande nationale, aligner la production sur les standards internationaux de qualité et de traçabilité, et positionner le pays comme fournisseur crédible sur les marchés africains.

Le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, représentant le Chef du gouvernement, a insisté sur la dimension industrielle de cette ambition. Dans un contexte de mise en œuvre du Plan national de développement et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), la Côte d’Ivoire mise sur la transformation locale, la montée en gamme des filières agricoles et la diversification de ses exportations.

En réunissant autour de ce thème des industriels, des logisticiens, des financiers, des exportateurs et des régulateurs, le Groupe Attijariwafa bank entend positionner le “Made in Côte d’Ivoire” comme une offre structurée, lisible et capable de séduire des partenaires africains en quête de fournisseurs fiables.

Le Club Afrique Développement, bras armé de la diplomatie économique privée

Dans ce dispositif, le Club Afrique Développement joue un rôle central. Créé par Attijariwafa bank pour favoriser la mise en relation entre acteurs économiques du continent, le CAD s’est imposé au fil des années comme une plateforme de diplomatie économique privée.

À Abidjan, sa directrice, Mouna Kadiri, a rappelé la vocation de ce club : faire circuler l’information économique, connecter les opportunités et bâtir des passerelles durables entre les écosystèmes d’affaires africains. Concrètement, cela se traduit par des missions multisectorielles comme celle de décembre, des forums, des rencontres B2B et un travail continu de mise en relation.

La 43ᵉ mission du CAD en Côte d’Ivoire illustre cette approche. Elle a permis à des entrepreneurs ivoiriens de présenter leurs offres à des homologues d’Afrique centrale, du Maghreb ou du Sahel, et inversement, sur des secteurs allant de l’agro-industrie aux services, en passant par la logistique, l’industrie et les infrastructures.

Nouveau Code des investissements et ZLECAF : le cadre se met en place

L’événement ne s’est pas limité aux rencontres d’affaires. Une séquence institutionnelle a été consacrée à la présentation du Nouveau Code des investissements de la Côte d’Ivoire, pièce maîtresse de la stratégie d’attraction de capitaux.

Ce code, plus incitatif et mieux aligné avec les enjeux actuels de compétitivité, vise à attirer des investisseurs dans des secteurs créateurs de valeur et d’emplois, tout en renforçant les exigences de contenu local et de transformation sur place.

Un panel de haut niveau est venu en débattre, réunissant notamment Ahmed Baya, PDG de Chemal Holding, Daouda Coulibaly, directeur général d’Attijari West Africa, Fatoumata Fofana, secrétaire exécutive du Conseil national de la ZLECAF en Côte d’Ivoire, et Jean-Pierre Carpentier, directeur général adjoint du groupe Portéo. Leur message convergent : la compétitivité ivoirienne se jouera autant dans les réformes du climat des affaires que dans la capacité des champions locaux à se projeter sur les marchés africains voisins.

Plus de 500 B2B : la coopération Sud-Sud en pratique

Au-delà des discours, le bilan chiffré de la mission souligne son caractère opérationnel. Les organisateurs recensent plus de 500 rencontres B2B tenues en deux jours. Autant d’échanges directs entre entreprises, qui ont permis d’explorer des partenariats commerciaux, des joint ventures, des contrats de fourniture, des projets d’implantation ou encore des montages financiers.

Ce volume de rencontres témoigne d’un intérêt croissant pour les opportunités d’affaires intra-africaines. Dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement mondiales sont sous tension et où la ZLECAF offre de nouvelles perspectives, le rapprochement entre entreprises africaines s’impose comme une alternative stratégique, complémentaire aux marchés traditionnels européen, américain ou asiatique.

Pour Attijariwafa bank et la SIB, ces B2B sont aussi un moyen de renforcer leur rôle de banquier d’affaires du continent, en se positionnant comme arrangeurs, financiers ou conseillers auprès des projets structurants qui émergent de ces échanges.

TRANSCAO, vitrine de l’industrialisation ivoirienne

Symbole du “Made in Côte d’Ivoire” industriel, la mission s’est achevée par une visite du site de TRANSCAO, présenté comme le plus grand complexe de transformation de cacao en Afrique de l’Ouest.

Sur plus de 21 hectares, le site combine une usine de broyage d’une capacité de 50 000 tonnes de cacao, un entrepôt de stockage pouvant accueillir 160 000 tonnes et un centre de formation aux métiers du cacao et du chocolat. Cette intégration entre production industrielle, logistique et formation illustre le type de projets que les autorités ivoiriennes souhaitent multiplier : des unités de transformation de taille critique, capables de capter davantage de valeur ajoutée sur place.

Pour les délégations étrangères, cette visite a servi de démonstration concrète de ce que peut être un “Made in Côte d’Ivoire” orienté vers l’export africain, combinant qualité, volumes, logistique et montée en compétences locales.

Attijariwafa bank, architecte d’un axe Abidjan–Afrique

En organisant cette mission à Abidjan, le Groupe Attijariwafa bank confirme sa stratégie : faire de ses filiales africaines, et en particulier de la SIB en Côte d’Ivoire, des pivots de l’intégration économique régionale.

Le “Made in Côte d’Ivoire, Made for Africa” n’est pas uniquement un thème de conférence. Il dessine un axe stratégique où la banque se positionne comme architecte de flux : flux de capitaux, flux commerciaux, flux d’expertise.

Reste à voir dans quelle mesure les intentions affichées lors de cette 43ᵉ mission se traduiront, dans les prochains mois, en contrats signés, en projets industriels financés et en exportations supplémentaires de biens et services ivoiriens vers le reste du continent. C’est sur ce terrain concret que se jugera le succès réel de l’offensive “Made in Côte d’Ivoire” portée par Abidjan, Attijariwafa bank et la SIB.

Patrick Tchounjo

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