Règlement en deux jours : l’UEMOA s’aligne sur les standards internationaux des marchés financiers

Le marché financier de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) accélère sa modernisation. Désormais, les investisseurs verront leurs opérations boursières finalisées plus rapidement : le cycle de règlement et de livraison des titres passe officiellement de trois à deux jours ouvrés. Autrement dit, lorsqu’un investisseur achète ou vend une action, la transaction sera réglée en deux jours (T+2) au lieu de trois (T+3).
Cette décision, prise lors de la réunion du Conseil d’Administration du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) le 21 octobre 2025 à Abidjan, marque une avancée majeure dans la quête d’efficacité et de crédibilité du marché régional. L’objectif est de fluidifier les échanges, réduire les risques de contrepartie et améliorer la compétitivité du système financier ouest-africain.
Un pas de plus vers la modernisation du marché
Le passage au T+2 rapproche la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) des standards internationaux, déjà adoptés par les grandes places mondiales telles que Euronext, le Nasdaq ou la Bourse de Johannesburg (JSE). Pour la région, il s’agit d’un signal fort envoyé aux investisseurs institutionnels, locaux comme étrangers : celui d’un marché en pleine montée en gamme, plus agile, plus crédible et mieux aligné sur les pratiques globales.
Selon la BRVM, cette réforme vise à renforcer la confiance des investisseurs tout en améliorant la liquidité du marché secondaire. Le délai de règlement plus court permettra une circulation plus rapide des fonds et des titres, un élément essentiel pour stimuler les volumes d’échanges et dynamiser la participation du secteur privé.
Un levier de performance pour le secteur bancaire
Pour les banques, sociétés de gestion et intermédiaires agréés, la transition vers le T+2 constitue un gain opérationnel significatif. Elle réduit les besoins en financement de court terme liés à la période de règlement et limite l’exposition aux risques de marché.
Ce raccourcissement du cycle devrait également renforcer la gestion de la trésorerie au sein des institutions financières et accroître la rotation du capital, contribuant à une meilleure fluidité du système bancaire régional.
Une dynamique régionale soutenue
Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large d’intégration financière menée conjointement par la BCEAO, l’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA (AMF-UMOA) et le DC/BR, visant à moderniser les infrastructures de marché et à rapprocher l’UEMOA des standards internationaux en matière de gouvernance et de transparence.
Les experts saluent une initiative qui pourrait stimuler la bancarisation des flux, encourager les émissions souveraines et privées, et renforcer l’attractivité de la région auprès des gestionnaires d’actifs internationaux.
Vers une nouvelle ère pour la BRVM
Au-delà de l’aspect technique, le passage au T+2 symbolise une volonté affirmée : celle de faire de la BRVM un hub financier africain performant, capable d’attirer des capitaux régionaux et mondiaux.
Dans un environnement économique où la rapidité et la confiance priment, cette évolution positionne la BRVM et l’UEMOA dans la cour des marchés financiers modernes, où efficacité et sécurité deviennent les maîtres-mots.
Patrick Tchounjo



