Marchés & Financements

RDC–FMI : 325 millions USD en discussion pour stabiliser les finances publiques

Le gouvernement congolais et le Fonds monétaire international (FMI) sont entrés dans la phase finale des discussions autour de la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). À l’issue de cette mission ouverte à Kinshasa le 27 octobre, les autorités espèrent débloquer un financement de 325 millions de dollars, combinant appui budgétaire et soutien à la balance des paiements.

Selon les prévisions, plus de 200 millions USD pourraient être injectés directement dans le budget de l’État, tandis que près de 125 millions USD renforceraient les réserves de change de la Banque centrale. Ce double volet illustre la volonté du FMI de soutenir à la fois les équilibres internes et externes du pays.

Croissance solide, réserves fragiles

La RDC affiche une croissance parmi les plus élevées de la région, tirée par les secteurs minier et tertiaire. L’inflation a nettement reflué, les réserves de change ont progressé et la monnaie nationale est restée stable sur les derniers mois. Néanmoins, les vulnérabilités persistent : dépendance aux matières premières, pressions sécuritaires dans l’Est du pays, besoins sociaux massifs.

Ce nouveau décaissement serait le deuxième depuis le renouvellement du programme FEC en janvier 2025. Il interviendrait dans un contexte de pressions budgétaires marquées par la préparation du budget 2026, avec un besoin accru de marges de manœuvre pour financer les priorités sociales sans déséquilibrer le cadre macroéconomique.

Réformes à l’épreuve

Le FMI suit de près la mise en œuvre des réformes structurelles convenues : amélioration de la gestion des finances publiques, mobilisation des recettes, transparence budgétaire, pilotage de la dette, réforme des entreprises publiques. Le respect des engagements précédents conditionnera le feu vert attendu du conseil d’administration du Fonds.

Du côté congolais, les autorités multiplient les signaux de discipline : coordination entre le ministère des Finances et la Banque centrale, présentation de données macroéconomiques consolidées, et volonté affirmée de maintenir la trajectoire des réformes.

Signal pour les marchés

Pour la RDC, l’enjeu dépasse la seule manne financière. La conclusion satisfaisante de cette revue enverrait un message de crédibilité aux marchés, aux investisseurs et aux autres partenaires techniques et financiers. À un moment où l’Afrique subsaharienne fait face à un durcissement des conditions de financement international, un tel signal revêt un poids stratégique.

La validation de l’accord et le décaissement qui en découle sont attendus d’ici décembre. En coulisse, les discussions restent tendues mais déterminantes pour la stabilité économique du pays sur les prochains mois.

Patrick Tchounjo

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